Carlos Tavares, le grand patron du groupe Stellantis, a démissionné de son poste ce week-end. La nouvelle a été annoncée dimanche soir.
Le travail du dirigeant était contesté depuis un certain temps déjà, entre autres devant les résultats inquiétants des marques américaines du groupe, soit Chrysler, Jeep et Ram.
Il y a quelques semaines, on annonçait que le contrat de Tavares n’allait pas être renouvelé à son échéance, au début de 2026, et qu’il allait à ce moment prendre sa retraite. De toute évidence, ça brassait en coulisse, ce qui l’a incité à devancer cette dernière.
De fait, selon ce que rapporte le site Bloomberg, la démission du chef de la direction fait suite à un différend avec le conseil d’administration sur la façon de redresser la situation en ce qui a trait à l’effondrement de l’action. Au troisième trimestre de cette année, Stellantis a vu son chiffre d’affaires fondre de 27 %, alors que ses livraisons ont reculé de 20 % à l’échelle mondiale. Sur notre continent, les livraisons de nouveaux modèles sont en baisse de 36 %, ce qui est catastrophique.
Stellantis a créé un comité exécutif intérimaire qui assurera le travail de Carlos Tavares jusqu’à ce qu’un nouveau directeur général soit nommé « au cours de la première moitié de 2025 ». Le président du conseil d’administration, John Elkman, va diriger le comité.
Le travail qui attend ce dernier est colossal. Il y a d’abord la situation financière à redresser. On se souviendra que Stellantis a vendu son terrain d’essai en Arizona afin de réduire ses dettes. Devant les faibles ventes, la production de certains modèles a été mise sur pause, notamment la Fiat 500e. Les lancements des Ram 1500 REV et Ram 1500 Ramcharger ont été repoussés. Bref, rien n’est facile.
Et comme le mentionne le site Insideevs, c’est sans compter que d’autres marques du groupe ne roulent pas sur l’or, comme Maserati qui perd de l’argent, et Alfa Romeo qui a une gamme vieillissante et qui peine à attirer des acheteurs. Et que dire de Chrysler qui ne propose que deux versions de sa fourgonnette Pacifica ?
La réaction du syndicat UAW (United Auto Workers), via son président Shawn Fain, est révélatrice sur l’état d’esprit qui règne dans le milieu. Ce dernier a mentionné que le départ de Carlos Tavares était « un grand pas dans la bonne direction pour une entreprise qui a été mal gérée et une main-d’œuvre qui a été maltraitée pendant trop longtemps ».
Une nouvelle ère s’amorce donc pour Stellantis, en espérant pour tous ceux concernés que la situation va se replacer.
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