Auto123 met à l’essai à long terme la Toyota Prius 2024. Voici le dernier des quatre volets de notre essai.
Voir : Toyota Prius 2024, essai à long terme, 1e partie : une pionnière qui ne dit jamais son dernier mot
Voir : Toyota Prius 2024, essai à long terme, 2e partie : pile ou face ?
Voir : Toyota Prius 2024, essai à long terme, 3e partie : le ramage se rapporte au plumage
Alors que les trois précédentes chroniques sur la Toyota Prius 2024 ont statué sur son pedigree, son allure et sa conduite, trois volets où chaque fois l’hydride a fait bonne figure, il nous reste maintenant à déterminer quelle Prius vous convient : la Prime ou la pas Prime ? Allons-y systématiquement.
Pour faire simple dans ce petit comparatif maison, j’appelle « régulière » la Prius qui n’est pas branchable, tandis que la Prime catégorie VHR (véhicule hydride rechargeable), ben, c’est la Prime…
Et d’ailleurs, à son sujet, commençons par rappeler qu’elle est la plus puissante des deux Prius : 220 chevaux versus 196 pour la régulière (deux de moins pour la traction avant désormais cantonnée aux États-Unis).
Oui mais…
En revanche, les deux versions de la régulière (XLE et Limited) comportent un rouage intégral de série alors que les trois variantes (SE, XSE et XSE Premium) de la Prime ne l’offrent pas.
Même sans ce système AWD, la Prime est plus lourde d’environ 136 kg (300 lb) que sa sœur parce qu’elle transporte une plus grosse batterie. Pourtant, elle est plus rapide d’une bonne seconde au test du 0-100 km/h, c’est-à-dire 6,8 secondes contre 7,8 pour la Prius régulière. Mais le poids de la Prime l’oblige à freiner sur une plus grande distance avant de s’immobiliser complètement.
Sur un long trajet, quand la batterie de la Prime a le caquet bas, la régulière prodigue une consommation moyenne à peine plus intéressante (4,5 litres aux 100 km versus 4,6) mais c’est un score qui est volatil parce que plusieurs autres facteurs interviennent, certains contrôlables (roues de 17 ou 19 po, équipement embarqué, écran tactile de 8 po ou de 12,3 po, six haut-parleurs ou huit, etc.), d’autres indépendants de notre volonté (état de la chaussée, élévation, météo, etc.).
Bien entendu, lorsque sa batterie est chargée à bloc, la Prime se rattrape en parcourant quelque 70 km sans brûler une seule goutte d’essence.
La capacité du coffre de la Prime perd neuf litres par rapport à celle de la régulière (566L vs 575L) en raison de la batterie sous la banquette arrière mais, une fois les dossiers couchés, vous n’y verrez que du feu (et une capacité élargie à 756L).
On recommande de ne rien remorquer, ni avec l’une, ni avec l’autre.
J’aimerais ajouter avant de l’oublier que j’ai préféré l’intérieur de la Prime en raison de ses accents de rouge bourgogne qui couraient le long du tableau de bord, rendant l’habitacle à la fois plus festif et plus techno. Dans la cabine de la Prius régulière, c’est noir en titi, avec par ici du Softex et par là des plastiques durs.
L’importance de la calculatrice
En bout de compte, est-ce que la décision finale ne repose pas aussi un peu beaucoup sur la différence de prix entre les deux Prius ? Ou, dit autrement, est-ce que la Prime mérite la prime que Toyota exige pour le privilège de parcourir des kilomètres sans essence ?
Vous devez vous demander quelle distance vous parcourez en moyenne chaque jour. Si elle ne dépasse l’autonomie de la Prime, vous êtes en voiture. Si en plus vous pouvez la brancher à votre lieu de travail, les arguments en faveur de la Prius branchable se concrétisent.
Rappelons les prix de base : une Prime SE à partir de 42 431 $ et une XLE régulière à 40 531 $. Une différence de 1900 $. Le réservoir d’essence d’une Prius peut contenir 40 litres d’essence. À 1,60 $ le litre (dans mon patelin en tout cas), le plein revient donc à 64 $. Remplissez la régulière une trentaine de fois et vous aurez payé l’équivalent des 1900 $ supplémentaires que réclame la Prime SE.
Les rabais gouvernementaux
Au provincial, tant que le PDSF du véhicule ne dépasse pas 65 000 $, la subvention est tributaire de la taille de la batterie du véhicule. Plus de 15 kWh : 5000 $. Moins de 15 kWh : 2500 $. Or, la batterie de la Prime affiche 13,6 kWh.
Ces 2500 $ vous seront aussi versés si vous louer la Prius pour 48 mois et plus.
Au fédéral, ce n’est pas la taille de la batterie qui compte, c’est l’autonomie toute électrique (ce qui, dans le fond, revient pas mal à la batterie puisque plus elle est grosse, meilleure l’autonomie). Enfin, Ottawa vous offre un crédit de 5000 $ si votre véhicule peut parcourir au moins 50 km sans brûler d’essence, ce qui est le cas de la Prime (soit dit en passant, 49 km et moins : 2500 $).
Donc, la Prime SE a droit à des subventions totalisant 7500 $, tandis que la Prius régulière ne reçoit rien (0 $) des deux paliers de gouvernement (au provincial, la capacité de la batterie doit être au moins de 8 kWh pour que le véhicule soit admissible. Or, la batterie de la Prius régulière : 0,91 kWh).
N'oubliez pas toutefois que les rabais provinciaux ont désormais une date de péremption. Les 2 500$ de Québec sont valables pour une Prius Prime immatriculée cette année. Si vous attendez à 2025, le rabais chutera à 1000 $, à 500 $ en 2026 et finalement à rien du tout à compter du 1 janvier 2027.
Du côté du fédéral, les 5000 $ sont là pour 2024 et 2025. Au-delà, c’est l’inconnu, d’autant plus qu’il y aura des élections en octobre 2025.
Tranchons
Personnellement, si j’avais à choisir, je ferais mon deuil de la traction intégrale et j’opterais pour la Prime. J’ai placé Daniel Breton devant le même dilemme. Daniel est le p.-d. g. de Mobilité électrique Canada, une association qui milite 24/7 pour l’électrification des transports. Sa réponse : « Considérant que la différence de prix entre une Prius de base et une Prius Prime de base n’est que d’environ $2000, mais que la Prime est admissible à $7 500 de rabais gouvernementaux, il est illogique d’acheter une Prius non rechargeable. »
Voilà qui a le mérite d’être clair.
Il me restait un détail à vérifier : les délais de livraison. J’ai contacté Mathieu Spinelli, président et chef de la direction du Groupe Spinelli qui contrôle huit concessions dans la région de Montréal, dont deux franchises Toyota.
« On m’avise que le délai dépend du niveau d’équipement des Prius mais que, règle générale, le temps d’attente pour une Prius est d’approximativement 12 mois et de 18 mois pour la Prius Prime », m’a-t-il gentiment répondu.
En somme, à moins d’avoir placé votre commande bien avant d’avoir lu cette chronique, il faut oublier les rabais de 2024. Et se décider vite fait pour la suite des choses…
Contenu original de auto123.