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Enquête publique sur la mort de Maureen Breau

"Une partie de nous est morte avec elle"

"Une partie de nous est morte avec elle"
Les parents de la sergente Maureen Breau / 106.9 Mauricie
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Les porches de la sergente Maureen Breau sont venus clôturer les témoignages de l'enquête publique de la coroner Géhane Kamel de manière très bouleversante. 

Premièrement, Michel Breau est venu faire le récit de la nuit du 27 mars 2023, entre le moment où il reçoit un appel où il apprend qu'il est arrivé quelque chose à sa fille, et cleui où il comprend, à l'hôpital, qu'elle ne se remettra pas de ses blessures. 

"L'infirmière est venue me voir, elle savait pas quoi me dire, mais j’ai réalisé qu’elle venait me voir pour me dire que c’était terminé pour Maureen."

Après une nuit sans fermer l'œil, monsieur Breau a raconté à la coroner qu'il s'est déplacé à Louiseville pour obtenir des réponses et savoir ce qui était arrivé à sa fille. Il s'est même rendu sur la scène de crime le matin du 28 mars.

"J’ai regardé comme il faut, il a vu les traces d’une personne allongée par terre avec le sang tout autour."

Des pressions pour abandonner l'enquête publique ?

Dans son témoignage Michel Breau a expliqué avoir reçu des appels d'un ancien policier de la Sûreté du Québec, lié intimement avec des policiers qui ont été plus ou moins impliqués dans le dossier d'Isaac Brouillard Lessard. 

Ce policier retraité a tenté à plusieurs reprises de convaincre le père de la sergente Breau d'arrêter les démarches pour obtenir une enquête publique, notamment en minimisant les effets des audiences sur le changement des législations et en insistant sur l'impact que cela pourrait avoir sur les autres policiers impliqués. 

On a compris avec les explications de monsieur Breau que le suivi psychologique qui lui a été offert à lui et sa conjointe est arrivé très tard. Après plusieurs séances avec des intervenants mandatés par la Sûreté du Québec, c'est finalement grâce à une amie de Maureen que les parents de la sergente ont pu trouver la personne idéale pour assurer leur suivi psychologique même presque un an après le drame. 

"On consulte encore et on va continuer de consulter encore, on a trouvé la perle rare."

Monsieur Breau a aussi commenté les actions de sa fille lors de l'opération qui lui a été fatale le 27 mars 2023. Selon lui, si elle a quitté sa zone de repli, c'est uniquement parce qu'elle a entendu que son coéquipier était en souffrance et qu'elle voulait lui venir en aide. Son père est certain qu'elle ne savait pas à ce moment-là qu'Isaac Brouillard Lessard était armé d'un couteau en haut des escaliers. 

"Maureen comme une bonne mère de famille, avec plus de 20 ans d’ancienneté dans la police, elle voulait monter les escaliers pour voir comment allait “son petit gars” (William Berrouard), et elle est tombée face à face avec."

Une lettre bouleversante 

C'est via une lettre que le conjoint de la sergente Maureen Breau a choisi de s'exprimer devant la coroner. L'amie qu'il avait désigné pour en faire la lecture n'a pas pu retenir ses larmes. 

Il y a parlé de Maureen, qui elle était, une mère dévouée, une amie, une conjointe et une policière à l'avenir prometteur. 

Il a cependant été critique sur la planification de l'opération policière du 27 mars ainsi que sur les pratiques policières qui sont liées à des personnes à l'état mental perturbé. 

"En écoutant tous ces témoignages, mon cœur a fait mille tours. Mes émotions ont virevolté, passant par la tristesse, l'incompréhension et la colère. À mes yeux, il est évident que l'événement du 27 mars 2023 était prévisible et aurait pu être évité. [...] Il est essentiel que le travail policier évolue et s'ajuste à cette réalité. Ce type d'appel [en santé mentale] ne diminuera pas dans un proche avenir, à l'inverse, il risque d'augmenter. Nous devons tous regarder notre carré de sable et voir où nous pouvons nous améliorer, sinon assurément, nous revivrons d'autres drames."

En terminant, le conjoint de la sergente Breau a conclu que le manque de communication et le manque d'action étaient la clé de cette enquête publique. 

Il espère tout de même que les recommandations qui seront données par la coroner à l'issue de l'enquête permettront un véritable changement dans les pratiques.

"Pour plusieurs, tout sera terminé après cette enquête publique, mais pour moi la vie doit continuer et reprendre un sens avec mes deux enfants. [...] La mort tragique de ma conjointe me hante encore, les blessures sont encore présentes dans mon quotidien ainsi que celui de mes enfants."

La journée s'est terminée par la lecture d'une lettre écrite par Laurette, la mère de Maureen. 

Elle a émis son souhait de voir le système changer, tant du côté des pratiques policières que dans le domaine de la santé. 

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