Dans son texte publié dans La Presse, mercredi, Mathieu Bélisle, essayiste, chroniqueur et professeur de littérature au Collège Jean-de-Brébeuf, se questionne sur les classes sociales.
À titre de Montréalais depuis 30 ans, il constate que sa ville change et qu’elle est de plus en plus dispendieuse.
Il vient en parler au micro de Patrick Lagacé. Son constat: il y a plus en plus de misère apparente.
«Il y a de plus en plus de gens sans logis, des gens perdus, des gens en crise dans des endroits où on n'avait pas l'habitude de les voir. Je sais que c'est un peu terrible ce que je vais dire, mais tu sais, malheureusement, il y a quand même des fois un profil de gens, de personnes qu'on peut, à qui on peut s'attendre qu'on puisse s'attendre de croiser sur la rue.
«Mais là, je voyais par exemple, récemment dans le métro, beaucoup de jeunes femmes, quelques-unes couchées comme ça, près du guichetier, parce que, j'imagine, elles veulent un peu plus de sécurité au cas où. Alors oui, ça m'a beaucoup perturbé. On parle beaucoup du quartier, du village, tu sais, ça ne va pas bien. Puis les commerces et tout ça. Mais là, je pense que c'est comme en train de se répandre à la grandeur de l'île.»
«Moi, ce qui me perturbe le plus, parce que moi-même, je m'inclus là dedans, c'est qu'à un moment donné, on a notre vie à vivre, on a nos rendez-vous, on travaille, puis, à un moment donné, on se rend compte que ces gens-là, il n’y a peut-être même plus personne qui les regarde parce qu'on s'est habitué à les voir là.»
Ce qui l'amène à remettre en question un postulat.
«Puis moi, dans ce texte, ce que je voulais un peu dénoncer, ou en tout cas, remettre en question, c'est la fameuse appellation classe moyenne.»
On écoute Mathieu Bélisle...